Il y avait eu les prothèses PIP mais maintenant ce sont toutes les prothèses qui sont en question: le lymphome à grandes cellules (très rare) semble ne se développer que chez les porteuses de prothèses. Le nombre de cas de lymphome à grandes cellules est «très marginal» par rapport au nombre estimé de 400 000 porteuses de prothèses mammaires.
Y aurait-il un lien ? «Un biais de notoriété» n’est pas impossible étant donné l’attention portée depuis l’affaire PIP.
L’ANSM a créé un comité scientifique spécialisé temporaire pour investiguer l’hypothèse et précise qu’aucun obstacle administratif ou financier ne s’oppose plus à la tenue de la cohorte Lucie de l’Inserm, destinée à suivre à long terme les porteuses d’implants mammaires. (Alors que son investigateur principal faisait part récemment en février 2015 du blocage de l’agence à continuer de financer l’étude). L’étude Lucie inclura 100 000 femmes portant ou ayant porté des implants mammaires de toutes marques. L’inclusion de 30 000 femmes ayant porté des implants PIP est prévue au sein des 100 000 participantes.
Quant à Marisol Touraine, elle a cherché à rassurer les femmes sur le risque de lymphome anaplasique à grandes cellules détecté chez 18 femmes françaises depuis 2011.
A noter que la FDA concluait en janvier 2011 :
- à une «possible» association de ce type de lymphome aux prothèses, renforcée par le fait que les cas décrits survenaient préférentiellement dans les zones situées à proximité immédiate de la prothèse
- à l’impossibilité actuelle de relier cet évènement grave avec fiabilité à un type de prothèse
- la cause physio pathologique de cet événement grave n’est pas établie à ce jour
- au vu de la fréquence extrêmement faible de ce type de lymphome et des éléments collectés à ce jour sur les implants mammaires, la sécurité de ces produits n’est pas remise en question.
David Elia
Article paru dans le Genesis N°184 (mai 2015)
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