l‘incontinence urinaire est considérée chez les femmes comme un problème majeur de santé publique. 3 millions de femmes environ seraient concernées par l’incontinence urinaire et une grande partie d’entre elles n’ose pas consulter ou même en parler.
L’incontinence urinaire d’effort fait partie des formes cliniques les plus fréquentes. Elle se caractérise par une fuite involontaire d’urine, non précédée du besoin d’uriner, qui survient à l’occasion d’un effort tel que toux, rire, éternuement, saut, course, soulèvement de charges ou toute autre activité physique augmentant la pression intra abdominale .
Les causes sont multiples, le plus souvent liées à une hypermobilité de l’urètre ou à un déplacement important de l’urètre proximal et du col vésical lorsque la pression intra abdominale augmente lors d’un effort physique. Mais elle peut être aussi induite par une insuffisance sphinctérienne d’origine congénitale (défaut d’innervation pelvienne…), acquise (traumatisme obstétrical, radiothérapie…) ou purement périphérique, telle une neuropathie périnéale d’étirement observée au cours des constipations prolongées, des périnées descendants et dans les suites d’accouchements difficiles). Cette insuffisance peut être associée chez la femme à l’âge et/ou à l’hypo-œstrogénie à l’origine de fuite d’urines lors d’efforts minimes voire continuellement.
• DIAGNOSTIC
Le retentissement sur la qualité de vie des patientes est important. Son diagnostic repose sur l’interrogatoire et l’examen clinique. Il sera complété par la réalisation d’un calendrier mictionnel et défécatoire. Dans sa forme classique, aucun examen complémentaire n’est nécessaire.
• TRAITEMENT
En première intention, il sera proposé à la patiente une rééducation périnéale associée à un travail postural. La posture a une importance non négligeable sur la survenue de troubles de la statique pelvienne. la méthode SP* est une technique de travail possible qui a pour but de permettre un éveil rapide de la perception périnéale afin d’assurer un contrôle précis et une amélioration des contractions de la musculature « striée » du périnée postérieur.
Il conviendra aussi de rappeler à la patiente les règles hygiéno-diététiques de bon sens (perte de poids, diminution des boissons le soir après 18h), de traiter les infections urinaires concomitantes , de corriger la constipation et de traiter l’atrophie vaginale par la prescription d’œstrogènes d’action locale. Selon l’ANAES,
une prescription de 10 à 20 séances au maximum peut être proposée aux patientes à réaliser auprès d’une sage
femme ou d’un kinésithérapeute. En cas d’échec ou de contre-indication ou de refus de la patiente, la prise en charge alternative est chirurgicale.
Dans l’avenir, de nouvelles technologies comme la técarthérapie pourraient aider dans la prise en charge de l’incontinence urinaire en améliorant la tonicité périnéale par exemple.
Grazia SABATINO,
Sage- femme,
Marseille
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