1. CE QUE L’ON VOIT :
1. Une tendance à la lichénification (PHOTO 1), à la dépigmentation (PHOTOS 2 et 3) ou à la pigmentation (PHOTO 4).
2. ON NOTE :
Une inflammation sur peau noire n’est pas érythémateuse mais visible sous la forme d’un trouble pigmentaire, plus souvent dépigmentation qu’hyperpigmentation.
Toute irritation, sécheresse, tout prurit avec grattage peut provoquer un épaississement de la peau avec des plis superficiels appelée lichénification.
3. SYMPTÔMES :
Ce sont les pathologies prurigineuses qui provoquent lichénification et/ou trouble pigmentaire. Pour les infections ce sont les candidoses. Pour les dermatoses ce sont surtout lichen scléreux et psoriasis.
4. BIOPSIE :
Elle est souvent utile en cas de doute diagnostic entre un lichen scléreux et un vitiligo, pour savoir s’il existe un psoriasis sous la lichénification.
Mais devant une dépigmentation postérieure avec sécheresse et desquamation périphérique c’est un prélèvement myco-bactériologique qu’il faut pratiquer en premier pour éliminer une mycose.
5. DIAGNOSTIC :
Ce sont les signes dermatologiques annexes qui permettent le diagnostic et pas la couleur de la peau.
Rechercher une aspect brillant nacré pour le lichen scléreux, des fissures antérieures et du pli inter-fessier pour le psoriasis, une desquamation périphérique et des érosions superfi cielles pour la candidose.
Le vestibule peut être le siège d’une pigmentation physiologique (mélanose) mais il faut pratique une biopsie en cas d’irrégularité de la couleur (les mélanomes muqueux sont relativement plus fréquents que sur peau caucasienne).
6. TRAITEMENT :
Traitement de la cause.
La lichénification isolée doit associer hydratant/ émollient et corticoïde. Une dermatose lichénifiée peut nécessiter des applications de corticoïdes plus prolongée. Attention : les corticoïdes qui débordent sur peau saine peuvent provoquer une dépigmentation rapide.
Pour les candidoses, ne jamais associer de corticoïdes aux antimycosiques. Toujours poser des questions sur les habitudes d’hygiène intime en particulier sur les douches vaginales.
Clarence de Belilovsky, Dermatologue spécialisée en pathologie vulvaire à l’Institut Alfred-Fournier, Paris
GENESIS – N° 206 – JUIN / JUILLET 2021
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