1. CE QUE L’ON VOIT
L’hidradénite suppurative L’(HS) (acne inversa des Anglo-Saxons) se caractérise par des kystes génitaux qui s’enflamment en abcès (stade 1 de la classification de Hurley) (photo 1), se rejoignent pour former des sinus sous-cutanés et former des cicatrices (stade 2) (photo 2) puis envahissent la région génitale sans intervalle de peau saine (stade 3) (photo 3).
Les lésions sont parfois très douloureuses..
2. SIGNES CLINIQUES ASSOCIÉS
L’atteinte génitale peut se compléter de l’atteinte des plis axillaires, sous-mammaires, d’une atteinte des fesses.
3. CONTEXTE
L’HS atteint 0,5 à 4% de la population, 3 femmes pour 1 homme. Elle est liée à une occlusion folliculaire associée à une inflammation cutanée et systémique.
4. BILAN
L’HS peut s’accompagner de multiples comorbidités :
- syndrome métabolique associant obésité, diabète, hypertriglycéridémie, baisse du HDL cholestérol, hypertension artérielle ;
- Inflammation cutanée (pyodermagangrenosum), articulaire (SAPHO) ou digestive (maladie de Crohn 38%) ;
- autres occlusions folliculaires : acné ;
- déséquilibres hormonaux : syndrome des ovaires polykystiques (16%), hyperandrogénie
5. DIAGNOSTIC
Il est purement clinique. Il est recommandé de dépister le syndrome métabolique tous les ans, quel que soit l’âge et la sévérité.
6. TRAITEMENT
Il repose sur l’exérèse chirurgicale.
- topiques : clindamycine, acide fusidique,
- oraux : amoxicilline – acide clavulanique en cas de poussée, doxycycline ou tétracyclines au long court, clindamycine plus rifampicine par cures de 10 semaines, rifampin-moxifl oxacinmetronidazole dans les formes sévères.
Font également partie de l’arsenal thérapeutique les rétinoïdes (acitrétine), les traitements du diabète (metformine), de l’hyperandrogénie (acétate de cyprotérone), les traitements biologiques anti-TNF alpha (adalimumab, infliximab), la chirurgie large des lésions, les injections de toxine botulique…
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts pour cet article.
Clarence de Belilovsky, Dermatologue spécialisée en pathologie vulvaire à l’Institut Alfred-Fournier, Paris
19 commentaires