Le test HPV ne devrait pas avoir été réalisé en première intention chez une femme de 28 ans. En effet, ce test n’est actuellement recommandé que pour le triage des frottis cervico-utérins ASC-US (atypies cellulaires de signification indéterminée).
Les récentes recommandations de la Haute Autorité de Santé prévoient l’utilisation du test HPV en dépistage primaire, mais uniquement après 30 ans. En effet, avant 30 ans, l’infection HPV est très prévalente (37%) et la clairance virale élevée (guérison spontanée dans plus de 80% des cas).
En pratique, devant une femme de 28 ans se présentant avec un test HPV+, lié à une erreur ou une méconnaissance d’un prescripteur hasardeux, le premier réflexe serait donc de la rassurer sur la quasi-normalité de cette infection et la forte probabilité de guérison. Il conviendrait de vérifier que le dernier frottis cervico-utérin a été réalisé il y a moins de 3 ans, de le proposer le cas échéant ou de rappeler l’intérêt de sa réalisation 3 ans après le précédent. Enfin, il serait pertinent de proposer le dépistage des autres infections sexuellement transmissibles (VIH, hépatite B, syphilis et Chlamydiae) et de rappeler la prévention par préservatif.
Yannick RUELLE,
Médecin généraliste, Centres municipaux de santé universitaires, Pantin (93)
Professeur associé, Département universitaire de médecine générale,
UFR SMBH, Université Paris 13
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