Les malformations artério-veineuses de l’utérus (MAVU) sont des pathologies rares dont la fréquence est difficile à estimer. Elles sont en effet le plus souvent de découverte fortuite au décours d’échographies pelviennes de surveillance réalisées de manière systématique chez des patientes asymptomatiques ou à l’inverse dans un contexte de métrorragies.
En théorie, les MAVU peuvent avoir 2 types d’origine :
- L’origine congénitale par dysplasie vasculaire semble extrêmement rare. Sa réalité même est aujourd’hui discutée au regard du développement de l’imagerie pelvienne.
- Le plus souvent désormais, il s’agit d’une pathologie acquise survenant après geste endo-utérins de quelque nature que ce soit entraînant une fistule artério-veineuse et des métrorragies d’importance variable : curetage, ablation de polypes, IVG chirurgicale, etc.
Sur le plan anatomique, il s’agit d’un anévrysme cirsoïde à localisation myométriale. Cet anévrysme se caractérise par l’existence de shunts artério-veineux de taille variable au sein desquels il existe des flux artériels de vélocité élevée avec une résistivité vasculaire basse.
L’échographie est l’examen de référence.
Elle affirme le diagnostic avec une excellente pertinence.
Elle objective une image intramyométriale serpigineuse, de type mixte, associant des plages échogènes et des éléments liquidiens (image 1).
Le Doppler à codage coloré (image 2) met en évidence des flux vasculaires à la fois artériels et veineux.
L’analyse spectrale retrouve des vélocités circulatoires élevées de type artériel et aussi des flux veineux avec de faibles résistivités vasculaires (image 3).
Face à ces éléments, tout geste endocavitaire est évidemment à proscrire compte tenu du risque potentiel d’hémorragie cataclysmique.
L’angio-IRM (ARM) permet de confi rmer le diagnostic et précise l’importance et la quantification du shunt. Enfin l’artériographie est l’étape pré-thérapeutique du traitement qui repose sur l’embolisation.
Joël Créquat
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