Bien entendu le fait que Bayer ait financé l’étude ne manquera pas de soulever des critiques. Pourtant il s’agit là d’un des arguments forts pour expliquer les différences de risque de TEV entre les différents progestatifs: les femmes qui commencent une pilule ont un risque de TEV augmenté de 10 à 20 fois dans les premiers mois d’utilisation. Et ce sont en général les pilules d’apparition récente sur le marché qui sont commencées par les nouvelles utilisatrices…
Cette étude compare des nouvelles utilisatrices commençant non seulement des pilules récentes mais aussi des pilules mises sur le marché il y a de très nombreuses années, et dès lors retrouvent un risque de TEV comparable.
Ainsi le risque relatif de thrombose veineuse n’est pas augmenté pour Yaz® versus les pilules sans drospirénone (0,8) ni par rapport aux pilules au lévonorgestrel (0,8).
Au total, 85.109 femmes ont été suivies pendant deux à six ans, ce qui représente 206.296 femmesannées d’observation, avec un taux de perdues de vue de 3,3%.
L’incidence des évènements cliniques graves (thrombo-embolies veineuses et artérielles, évènements fatals, cancer, dépression sévère et autres effets indésirables graves) était similaire dans les trois cohortes et dans une sous-cohorte d’utilisatrices de pilules à base de lévonorgestrel.
L’incidence des TEV était de 7,2 pour 10.000 femmes-années avec Yaz®, 9,4 pour 10.000 avec Jasmine® et Jasminelle®, 9,6 pour 10.000 avec les pilules sans drospirénone et 9,8 pour 10.000 avec les pilules au lévonorgestrel.
David Elia
(Contraception, publication en ligne avancée)
Article paru dans le Genesis N°178 (avril 2014)
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