Ce sont donc 10 000 IVG de plus en 2013, chiffre provisoire que la France aura connu en raison de la crise médiatico- politico-émotionnelle des pilules en France.
C’est de source officielle dans le rapport de juin 2014 de la Drees. (Direction des Etudes et Statistiques du ministère de la santé).
Il faut lire attentivement le rapport pour y voir inscrit dans son encadré n°2 : «les chiffres de 2013 sont encore provisoires, mais l’expérience a montré que les données sont quasi définitives trois à quatre mois après la date des soins. En 2013, le nombre total d’IVG en France métropolitaine issu du PMSI à la date du 13 mars 2014 a augmenté de 4,7 % par rapport au chiffre de 2012».
Et ce alors que la tendance était stable depuis 6 ans : 217 000 contre 207000 auparavant.
En cause ? «Le débat concernant les moyens de contraception ayant eu lieu un an avant, la gratuité des IVG depuis le 31 mars 2013 et l’augmentation en 2013 de la rémunération des établissements hospitaliers qui pratiquent une IVG», suggère la Drees.
Souvenons-nous en effet qu’au moment même où l’on dé-rembourse les pilules estro progestatives de troisième génération on décide de rembourser à 100% l’IVG.
Le message officiel aura sans doute été clair pour certaines : «la pilule c’est cher et mortel tandis que IVG c’est gratuit». La gratuité des IVG a sans doute convaincu certaines femmes que l’IVG pouvait devenir un nouveau moyen de contraception.
Et bien qu’au ministère on se félicite de la stabilité et de la diversité du recours aux moyens de contraception, l’enquête COCON nous dit bien que les méthodes non efficaces gagnent du terrain depuis la crise et qui plus est avec une incidence plus forte chez les femmes CSP basses : le retrait, l’abstinence périodique, les méthodes locales ont progressé de 3,4 points entre 2010 et 2013.
Enfin la meilleure rémunérations des centres d’IVG, le dernier argument de la Drees pour expliquer la hausse peut nous laisser quelque peu songeur…!
David Elia
www.drees.sante.gouv.fr/IMG/pdf/er884.pdf
Article paru dans le Genesis N°181 (octobre/novembre 2014)
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